Romani i parë në serinë monumentale “Rrugët e Lirisë” të Sartrit, Mosha e arsyes është vendosur në vitin 1938 dhe tregon për Mathieu, një profesor francez i filozofisë i cili është i fiksuar me idenë e lirisë. Ndërkohë që hijet e Luftës së Dytë Botërore afrohen më afër - edhe pse jeta e tij personale është e komplikuar nga shtatzënia e zonjës së tij - kërkimi i tij për një mënyrë që të mbetet i lirë bëhet gjithnjë e më i fortë.

I was surprised how good this novel was as an attention gripping and well constructed story. Such close attention to the outer and inner dialogues of the major characters allows the reader to fully engage with its tortuous progress.
The Parisian atmosphere of grubby apartments, loud nightclubs, café and the feverish self-absorption of the characters creates a captivating story line.
And we all know that the catastrophe of the downfall of France is but one year away from the sordid little deceptions that accompany this sad drama.
An important book on any book list - and a wonderful translation too.

L'Age de raison est un roman d'une grande puissance, dans lequel Sartre semble avoir mis beaucoup de lui-même. Je peux imaginer l'impression qu'un tel livre a pu m'inspirer à l'âge de 18 ans tant il soulève et suscite mille et une questions.
Il est bien entendu diablement question de liberté, d'engagement et de responsabilité dans ce roman existentialiste par excellence. D'amour aussi, beaucoup. Pour cela, Sartre y convoque un certain nombre de personnages : Mathieu, prof de philo âge de 35 ans, en relation "libre" avec Marcelle depuis 7 ans, dont il n'est plus amoureux et qu'il vient de mettre enceinte. Tout au long du roman, Mathieu est à la recherche des 5 000 francs qui permettraient à Marcelle de "faire passer" l'enfant entre les mains d'un médecin qui ne la charcuterait pas. Il y a Boris, jeune étudiant et groupie de Mathieu en relation avec Lola, une chanteuse deux fois plus âgée qu'elle et qu'il continue à voir pour étancher la passion qu'elle lui voue. Il y a Ivich, la jeune soeur de Boris, étudiante qui échoue en médecine, horrifiée à l'idée de devoir retourner vivre chez ses parents à Laon, dont Mathieu pense être amoureux. Il y a enfin Daniel, bel homosexuel qui n'a pas fait son coming-out (il s'en ouvre néanmoins dans les dernières pages du livre à Mathieu), qui n'a de cesse de sonder les tréfonds de son être (on se souvient longtemps de la fameuse scène où il envisage d'aller noyer ses trois chats bien-aimés), de mentir à la terre entière, à commencer par lui-même. Il entretient une relation d'amitié clandestine avec Marcelle.
Tous les personnages ont ceci de commun qu'ils sont englués dans une existence faite d'une angoisse poisseuse : pulsions autostructrices de Daniel, incapacité de Mathieu à prendre la moindre décision et à s'engager dans quelque voie que ce soit, ennui mortifère de Marcelle qui ne sort plus de chez elle et qui passe son temps à craindre de déranger sa vieille mère, prison amoureuse de Lola pour Boris, craintes d'Ivich de tout rater...
L'Age de raison, c'est aussi l'obsession de la jeunesse. La vivre demande un talent tout particulier. Sans engagement, Sartre nous dit en quelque sorte qu'on est foutu et qu'on passe à côté de sa vie. Quand a 35 ans, qu'on nous affuble de l'étiquette de "l'âge de raison" et qu'on n'a pas encore été foutu d'emprunter une voie qui mène véritablement quelque part, c'est l'assurance de la déroute.
Sans fard, Sartre expose l'inconsistance et l'inconstance de nos existences. Malheur à celui qui n'a pas trouvé de sens à sa vie mais qui cherche vainement à le faire car son angoisse sera sans fin.
Le lecteur se penche sur les vies décrites en aimant penser qu'elles n'ont pas grand-chose à voir avec la sienne. Ces vies-là sont trop décousues, trop vides, trop irrésolues ou pas assez je-ne-sais-quoi. Pourtant, existe-t-il des êtres qui échappent à ce magma d'incertitude ?
Prudence, nous serions donc tous menacés du destin de l'insecte figé dans l'ambre.
De toute cette formidable matière, l'auteure et philosophe Iris Murdoch, admiratrice de Sartre, en fera son miel pour ses romans. ( )

A dark brooding, philosophical film noir of a novel; a knife stabbed through the hand in a Parisian cabaret night club as a proof of metaphysical freedom. Sure, some might say it is melodramatic navel gazing for the most of it, but this is to miss the mood, the existentialist experience, the atmosphere of self-examination, of moral questioning. This is no novel to be read for the plot, it is an illustration of a few of the minor philosophical reflections that Sartre makes in his Being and Nothingness, of the relation to the Other, the action of the human gaze, bad faith, and the giddying vertigo that the sense of freedom induces (and why we avoid it). Few of the characters are really likeable, but who can speculate if they would be representative of our friends if we knew them as well as we know ourselves. That is Sartre talking, and we know he did not particularly like himself. ( )

This was a novel that was great in how it was written, the ideas and formulated concepts that were developed throughout its duration. While the content itself is not the strongest point, what it is meant to represent is much stronger and carries the story from its inception to its conclusion. Overall, a fine book.

4 stars. ( )