Elie Griffe

LES DÉBUTS DE L'AVENTURE CATHARE EN LANGUEDOC 1140-1190

AVANT-PROPOS
La troisième session d'histoire religieuse du Midi
qui s'est tenue au Centre d'études historiques de
Fanjeaux les 25-29 juillet 1967 a été consacrée aux
Cathares. On m'avait demandé d'y traiter de
l'expansion du catharisme dans l'ancien diocèse de
Carcassonne et dans le Lauragais. Ma Gaule chrétienne se
trouvant terminée, je n'ai pas refusé cette invitation
à revenir à mes chères études d'histoire locale et à les
reprendre au point même où je les avais arrêtées.
C'était une occasion d'aborder un des grands problèmes
de notre histoire religieuse et nationale qui,
par la grâce de la Télévision, avait passionné,
quelques mois auparavant, le grand public. Pour en parler
avec plus de pertinence, durant toute l'année scolaire
qui a précédé la session de Fanjeaux, j'en ai fait le
thème de mon cours de doctorat avec les étudiants
de quatrième et de cinquième année de la Faculté
de Théologie de Toulouse.

J'ai été tout naturellement amené à élargir mon
enquête à tout le Languedoc occidental afin de mieux
saisir les cheminements du catharisme méridional et
sa pénétration en terre audoise. Par contre, j'ai
resserré mon enquête sur le plan chronologique, en
m'en tenant à la période des origines. C'est de beau-
coup la période la moins connue. Ce n'est pas la moins
intéressante, surtout si l'on veut savoir pour quels
motifs l'aventure cathare a si bien réussi dans la...… (més)

LE LANGUEDOC CATHARE AU TEMPS DE LA CROISADE (1209-1229)

AVANT-PROPOS

Dans un précédent ouvrage sur le Languedoc
cathare, j'ai déjà parlé du déclenchement de 1a
Croisade qui, aux mois de juillet et d'août 1209,
aboutit à la prise de Béziers et de Carcassonne et
à la dépossession de la famille vicomtale des Tren
cavels. La Croisade fut loin d'être terminée après
ces premières victoires. Il fallut près de deux ans à
Simon de Montfort pour s'assurer la pleine
conquête des terres qui relevaient des Trencavels
Au mois de mai 1211, on put croire que tout était
fini. La lutte continua pourtant encore pendant
des années et, cette fois, contre le comte de
Toulouse. Tout au long de notre récit, on verra
pourquoi la Papauté et surtout les évêques du Midi
estimèrent nécessaire cette poursuite de la Croisade,
qui constitue ce que nous pouvons appeler
la Croisade toulousaine.

Pour les hommes d'Eglise, le but recherché était,
avant tout, l'extirpation de l'hérésie. Après avoir
évoqué les péripéties de la Croisade, je me suis
intéressé aux hérétiques. Poursuivis dans les
vicomtés des Trencavels, ceux qui ont échappé aux
bûchers de Minerve et de Lavaur ont été obligés
de se cacher ou de chercher refuge dans des terres
plus hospitalières. Un certain nombre d'entre eux
sont allés grossir les groupes de dissidents qui
existaient dans le Toulousain tout proche. Ainsi...… (més)

LE LANGUEDOG CATHARE ET L'INQUISITION (1229.1329)

AVANT-PROPOS

Dans mes trois précédents volumes sur les cathares
du Languedoc, je me suis appliqué à suivre les
différentes péripéties qui ont marqué leur histoire
depuis l'apparition de l'hérésie dans le Midi de la
France jusqu'au traité de Paris qui a mis fin à la
Croisade. Quand on veut comprendre un mouvement
qui s'étend sur une longue période, rien ne
remplace l'histoire événementielle. C'est dans le
cadre de cette histoire qu'on peut saisir les causes
du succès ou de l'échec de ce mouvement et qu'on
peut analyser au mieux les mobiles de ceux qui l'ont
soutenu ou qui l'ont combattu.

Dans le premier volume, on a pu voir que ce qui
a fait la fortune du catharisme dans les pays de
Languedoc qui relevaient de l'autorité des Trencavel
c'est l'appui que lui a apporté une noblesse
anticléricale. Cet appui lui a permis de se développer
en toute liberté, ce qui n'était pas le cas dans bien
d'autres régions du Midi et, à plus forte raison, dans
la France du Nord. Dans le second et le troisième
volume, j'ai noté avec soin les réactions qu'au
provoquées, chez les laïques comme chez les clercs, ce
qu'on considérait alors comme une dangereuse
contagion à éviter à tout prix. Ce n'est qu'au terme d'une
patiente enquête qu'on peut se hasarder à tirer quelques
conclusions. C'est ainsi qu'à la fin du second
volume j'ai parlé de la responsabilité d'Innocent III,
le pape qui déclencha la Croisade. En terminant le...… (més)