Les prémisses d'Infinity sont là : Hickman échafaude ses intrigues à venir par petits segments, patiemment, tout en voyant très grand. La partie sur les Avengers est de loin la plus intéressante, parfois palpitante malgré un rythme assez élevé et la multiplication des personnages, des lieux et des événements : les agissements d'Ex Nihilo sur Mars poussent Stark et Captain America à accélérer leur projet d'agrandissement du groupe, afin qu'il puisse plus aisément répondre à toute forme de de menace, y compris (et surtout) extraterrestre. Dialogues à double sens, visions d'un futur sombre, et des personnages qui surgissent sur le devant de la scène, au détriment des anciens membres qui ne feront que des apparitions : Captain Universe, Hypérion, Shang-Chi et ce mystérieux Adam qui fait partie d'un plan global. C'est Captain Universe qui les pousse à se réorganiser afin de faire face à un cataclysme sans précédent. Parallèlement, les Illuminati doivent gérer les "incursions", un surgissement de terres parallèles menaçant de rompre l'équilibre du continuum : pour défendre leur monde, ils devront annihiler des autres. Malgré les dissensions au sein du groupe (Namor et T'Challa étant en guerre), ils s'allieront à nouveau allant jusqu'à user du Gant d'Infinité - mais ce ne sera pas suffisant... Les dessins d'Epting donnent une teinte sombre à ces péripéties extradimensionnelles qui manquent de liant et d'intensité.
Alors que l'Instant Blanc se profile, annonçant la fin de tout, l'album se conclut sur des mini-épisodes relatant les aventures de Rocket et Solar sur Mojoworld, souvent drôles. ( )