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Crèdit de la imatge: Alain Croix en 2021

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Ressenyes

Merci aux éditions Locus Solus de m’avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de la Masse critique de Babelio.

Le titre de ce livre est un peu trompeur. Il est bien précisé que ce n’est pas un livre d’histoire sur Nantes dans la colonisation et dans la traite négrière, mais il me semble que ce n’est pas non plus un livre sur sa mémoire (sauf peut-être un tout petit peu à la fin, lorsqu’il est question de l’exposition sur Les Anneaux de la mémoire). Pour moi, la mémoire est quelque chose de vivant, de mouvant, c’est la façon dont on choisit, individuellement et comme société, de se souvenir (ou d’oublier) une page d’histoire. La mémoire se construit à partir de choix plus ou moins conscients, de symboles, d’actes et de moments clefs. Alors que dans ce livre, il me semble que la question est plus de savoir quelles traces de la colonisation et de la traite négrière on trouve aujourd’hui à Nantes. Des traces, donc une sorte d’héritage qui perdure sans action consciente des individus et de la société.
Les deux premiers chapitres (soit la première moitié du livre) sont consacrés aux noms de rue. Puis on passe aux autres traces, explorées un peu tous azimuts : les tombes et monuments aux morts dans les cimetières, les macarons sur les maisons de négociants (un incontournable de Nantes), les traces olfactives (le magnolia des jardins, introduit en Europe par le port de Nantes), gustatives (les divers ingrédients de notre petit déjeuner) ou sonores (les festivals de reggae et autres de Nantes)… Etrangement, peu ou pas de trace économique (les entreprises type Beghin Say ou les hangars à bananes étant depuis longtemps en perte de vitesse, voire ayant changé d’usage).

Cela donne un livre à la fois très factuel (telle rue, tel endroit, etc.) mais avec un propos qui manque parfois un peu d’honnêteté. Un exemple qui porte peu à conséquence, c’est cette évocation du petit déjeuner comme héritage colonial. Certes, c’est vrai, mais ici, rien de spécifique à Nantes. Ou bien n’est-ce pas un peu tiré par les cheveux de voir dans l’existence d’une scènes reggae à Nantes un héritage colonial : la scène rock est aussi pas mal développée à Nantes, alors est-ce un héritage colonial ou un environnement propice à l’émergence de groupes de musique ? Très souvent le livre manque un peu de perspective historique pour comprendre en quoi la mémoire coloniale à Nantes est particulière, différente (ou non) du reste de la France ou des autres ports négriers.
Pour moi qui ne suis pas Nantaise (et qui connaît seulement un peu cette ville), ce livre s’est donc révélé d’un intérêt assez limité. Mais une personne qui en arpente plus régulièrement ses rues sera peut-être plus intéressée que moi, à condition aussi de savoir quoi attendre de ce livre, qui est plus une lecture (assez partisane) de la ville, et non une réflexion historique ou historiographique sur l’état actuel de la mémoire dans une ville négrière et portuaire telle que Nantes.
… (més)
 
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raton-liseur | Mar 9, 2024 |

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